Le projet du remplacement d’un des pilotes dans les cockpits préfigure une nouvelle révolution dans le monde du transport aérien. Si l’éviction totale des PNT n’est pas “encore” à l’ordre du jour, notamment en raison d’une réticence psychologique de la part des passagers, confier la place droite à une intelligence artificielle ne serait plus véritablement un tabou aujourd’hui. Et des bureaux d’études travaillent déjà sur la question.

Si ce projet continue malgré tout à faire débat, il était intéressant et amusant d’essayer de savoir ce qu’en pense la première concernée. L’IA. Et puisqu’elle peut donner son avis à peu près sur tout, il a suffit de lui poser la question.

Est il raisonnable de remplacer le copilote d’un avion de ligne par une intelligence artificielle?

Voici donc sa réponse :

Remplacer le copilote d’un avion de ligne par une intelligence artificielle est une question complexe qui suscite de nombreux débats et interrogations. Il n’y a pas de réponse simple, car cela implique de considérer à la fois les avantages potentiels et les risques importants.

Arguments en faveur du remplacement du copilote par une IA :

• Réduction des coûts : L’élimination d’un poste de pilote pourrait entraîner des économies significatives pour les compagnies aériennes en termes de salaires, de formation et d’avantages sociaux.
• Amélioration potentielle de la sécurité : Une IA pourrait potentiellement analyser des données de vol et des situations complexes plus rapidement et objectivement qu’un humain, réduisant le risque d’erreur humaine due à la fatigue, au stress ou à des biais cognitifs.
• Disponibilité constante : Une IA ne serait pas sujette à la fatigue, au décalage horaire ou à des problèmes de santé, assurant une disponibilité constante.
• Concentration accrue du pilote restant : Le pilote unique pourrait se concentrer sur les aspects stratégiques du vol et la prise de décision globale, tandis que l’IA gérerait les tâches de routine et la surveillance des systèmes.

Arguments contre le remplacement du Copilote par une IA

• Gestion des situations imprévues et des urgences : Les copilotes jouent un rôle crucial dans la gestion des situations d’urgence, en apportant une expertise et une perspective différentes de celle du commandant. Une IA pourrait avoir des difficultés à gérer des scénarios inédits ou complexes qui nécessitent du jugement humain, de l’intuition et de la créativité.
• Redondance et sécurité : La présence de deux pilotes offre une redondance essentielle en cas d’incapacité de l’un d’eux. Le remplacement du copilote par une IA éliminerait cette sécurité intégrée.
• Communication et coordination : Le cockpit repose sur une communication et une coordination efficaces entre les pilotes. L’interaction avec une IA pourrait être moins fluide et adaptable qu’avec un autre humain, en particulier dans des situations stressantes.
• Confiance des passagers et acceptation du public : Il est possible que les passagers et le public en général soient réticents à l’idée de voler dans un avion avec un seul pilote humain assisté uniquement par une IA, ce qui pourrait avoir un impact sur l’industrie du transport aérien.
• Responsabilité et éthique : En cas d’accident impliquant une défaillance de l’IA, la question de la responsabilité juridique et éthique deviendrait complexe.
• Cybersécurité : Un système d’IA pourrait être vulnérable aux cyberattaques, ce qui pourrait compromettre la sécurité du vol.
• Développement et certification : Le développement et la certification d’une IA capable de remplacer un copilote en toute sécurité et fiabilité représenteraient un défi technologique et réglementaire majeur.
  

Conclusion :

À l’heure actuelle, il ne semble pas raisonnable de remplacer complètement le copilote d’un avion de ligne par une intelligence artificielle. Bien que l’IA offre un potentiel intéressant pour assister les pilotes et améliorer certains aspects de la sécurité et de l’efficacité, elle ne possède pas encore la capacité de jugement, l’adaptabilité ni l’intuition humaines nécessaires pour gérer toutes les situations complexes et imprévues qui peuvent survenir en vol.
De plus, les aspects réglementaires, la confiance du public et les questions de responsabilité doivent être soigneusement étudiés avant d’envisager une telle évolution.
Il est plus probable que l’avenir de l’aviation verra une collaboration accrue entre les pilotes humains et l’IA, où l’IA agira comme un assistant sophistiqué, capable de gérer des tâches spécifiques et de fournir des informations précieuses, mais où le pilote humain conservera le rôle de décisionnaire final, en particulier dans les situations critiques. Les recherches actuelles se concentrent davantage sur le développement de systèmes d’IA pour soutenir les équipages existants plutôt que pour les remplacer complètement à court terme.

L’IA prudente avec elle-même

Si l’intelligence s’apprête à révolutionner nos modes de vie, on voit bien ici que le rôle de l’humain reste pour l’heure indispensable à la bonne marche des opérations. L’outil informatique, car c’est bien de cela dont il s’agit pourrait bien demeurer encore un moment plus utile comme aide à la décision qu’en remplacement à proprement parler du jugement humain. Du moins peut-on l’espérer, pour quelques années encore…