"L’aviation est la preuve que si on nous en donne la volonté, nous avons la capacité de réaliser l’impossible" Eddie Rickenbacker

50 nuances de verts

50 nuances de verts

By on Nov 17, 2020

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Les différentes actions menées par les mouvements écologistes se sont accélérées depuis quelques mois. Leur point d’orgue aura été sans conteste, les envahissements illégaux d’aéroports du 3 Octobre dernier. Emmenées par quelques groupes, on a retenu les noms ANVcop21 ou Alternatiba dont au moins un est soutenu par le célébrissime Greenpeace. Ils revendiquent joyeusement leur vision de l’écologie. #AvionsaTerre leur slogan et hashtag semble suffisamment explicite pour qu’on n’ait pas besoin de leur demander de développer le programme. On a tout de suite compris.

Toutefois, on peut s’interroger. Mettre les avions à terre est une chose. Dans un contexte anxiogénisé par le traitement scientifico-médiatique du changement climatique, l’exigence d’une plus grande attention portée aux émissions carbone vise évidemment l’aviation dont les 2,5% n’échappent pas aux radars même si on peut s’interroger sur l’ordre des priorités.

Le secteur a de toute évidence bien pris conscience des enjeux et a de lui même, tant dans ses pratiques que pour ses projections industrielles, enclanché la marche rapide vers la transition énergétique. Ainsi pas une semaine ne passe sans qu’un projet, une technologie ne soit mis en lumière comme un pas supplémentaire vers l’aviation de demain. Des budgets inédits sont mis sur la table et, bousculant comme jamais la R&D industrielle, les équipes d’ingénieurs travaillent partout sur une remise en question profonde du modèle carboné, le seul que nous ayons connu jusqu’ici. On peut donc sans trop se tromper parler d’une petite révolution.

Voilà qui devrait réjouir tous ceux qui, par leur vision sociétale et environnementale préconisent d’une certaine manière ce changement. Mais les voit on se réjouir, encourager ou souligner les avancées? Pas du tout.

La conscientisation: une réalité

Il suffit pourtant de constater l’imprégnation écologique au sein même des bureaux d’études. Si les mentalités y évoluent comme partout avec la conscientisation collective, l’évidence reste qu’ on ne passe pas, surtout dans un domaine aussi exigeant que l’aéronautique, d’une technologie à une autre en un claquement de doigts. Cela explique incontestablement pourquoi on travaille encore aujourd’hui sur les moteurs à énergie fossile, mais en cherchant entre autre à les rendre toujours plus économes. Des progrès sont également faits dans le domaine de la bio-carburation. La démarche écologique n’est peut être pas du goût ni à la hauteur des attentes des grands idéologues de l’écologie. Il n’en demeure pas moins que l’aérien est bel est bien entré dans une démarche écologique volontaire et pragmatique. Et si l’idéologie est une chose, la pratique en est une autre. Chacun pourra déterminer en conscience celle qui fait le plus avancer les choses.

D’autres faisant office de pionniers des temps modernes, vont encore plus loin. Ils ont abandonné les énergies fossiles pour se tourner vers de nouvelles sources actuellement moins maîtrisées mais appelées à jouer un rôle essentiel ces prochaines années. Electricité ou hydrogène sont entrés en 2020 dans le domaine du possible. Pour reprendre une expression célèbre, c’est assurément un petit pas pour l’Homme mais un grand pas pour l’Humanité. La marge de progression est immense et chacun à non niveau de constructeur ou de transporteur peut y entrevoir la solution. En se gardant bien toutefois de croire aux miracles car il reste un peu de travail. Mais encore une fois, on ne note pas d’encouragements de celles et ceux qui qui se contentent d’appeler au changement.

La décarbonisation du transport aérien est elle la véritable préoccupation des mouvements écologistes?

Vient alors la question: Pourquoi?

Tout se passe malgré les efforts conduits et les résultats constants , comme si le chemin suivi ne leur convenait pas. Il devient même légitime de se demander s’ils se satisferont d’une aviation décarbonée le jour où elle deviendra une réalité.

Car l’aviation au delà des Hommes, véhicule aussi des symboles. Et l’un d’entre eux n’a peut être pas échappé à nos amis écologistes dont l’arc semble avoir plusieurs cordes. Celle de l’anti-capitalisme, qu’ils revendiquent d’ailleurs ouvertement pourrait ainsi chercher à atteindre dans l’aviation ce en quoi certains verront une forme de privilège. Car l’aérien réveille aussi chez eux un fantasme de lutte des classes. Mélangeant tout au passage au point de reprocher à l’avion son côté élitiste alors même qu’ils dénigreront les billets à 5 Euros des très populaires compagnies low-cost, nos pourfendeurs nous verraient volontiers, tous voyageurs ferroviaires.

Bref, on le voit l’écologie n’est pas une. Il conviendra de chercher dans ses nuances, celles qui donneront une belle unité au cadre et permettront d’en sortir un chef-d’œuvre pour notre siècle. Il faudra sans aucun doute, également prendre soin d’écarter avec suffisamment de force celles de ces nuances qui, parce que trop criardes n’apporteront rien. A bon entendeur.

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