"L’aviation est la preuve que si on nous en donne la volonté, nous avons la capacité de réaliser l’impossible" Eddie Rickenbacker

Haro sur l’aéro

Haro sur l’aéro

By on Nov 13, 2020

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Il est de bon usage de ne pas continuer à frapper un ennemi à terre. C’est tout à l’honneur de celui qui se retrouve en position de force, surtout s’il ne lui a pas fait lui même poser le genou au sol, que de ne pas s’acharner et de lui laisser la vie sauve.

L’aérien civil dans son ensemble est aujourd’hui à terre. Par la force des choses, par une crise qui, dans sa brutalité et son ampleur, l’a fauché dans toute sa longueur. Au point que pour bon nombre de ses acteurs, il n’est plus question à cette heure que de survie.

Sans qu’il soit question de le gracier ou de l’exonérer des défauts qu’ils lui reprochent, ses pourfendeurs pourraient au moins avoir l’élégance de ne pas lui asséner de nouveaux coups, puissent ils être de grâce.

Qui aura l’honnêteté de reconnaître que l’ennemi “climatique” tête de pont que se sont choisi les écologistes et leurs obligés, n’est pas, et de loin, le plus coupable d’entre tous? Qui acceptera l’idée que l’aérien prompt à faire des efforts est sans doute le premier conscient des préoccupations de ses assaillants? Pourtant il s’est pris la charge de pleine face tel un bouc émissaire facile.

Le crise actuelle a engendré de facto une réduction spectaculaire des émissions. Est il nécessaire d’en rajouter avec des taxes plus punitives qu’efficaces?

L’aérien est à terre donc. A quoi bon l’enfoncer plus bas que sa ligne de flottaison sinon pour le couler définitivement? La réduction structurelle inhérente à la crise exclusive qu’il traverse a déjà des effets bien plus remarquables que toutes les taxes qu’on pourra mettre en place contre lui . Au niveau de l’activité et du trafic, toutes les émissions sont, de fait, divisées par 5. Selon plusieurs experts, le mal (ou le bien c’est selon) de la Crise Covid pourrait même avoir des effets sur près d’une décennie. Dès lors à quoi bon s’acharner car…

Dix années, c’est à peu près ce qu’il manque au secteur pour faire bien et naturellement sa révolution technologique. Une révolution engagée et dont les premiers effets étaient, avant la crise, déjà visibles. L’immédiateté n’existe nulle part et nul n’est tenu à l’impossible. Dans ce mouvement, l’urgence même climatique ne saurait être bonne conseillère et le haro contre l’aérien s’avère bien plus punitif que rédempteur.

Même si dans ce chao la réconciliation pourrait être électrique, il ne suffira pas comme dans les livres de fées d’un coup de baguette magique pour changer les choses. La vraie magie ici, sera de conserver intact l’intérêt de l’Homme pour l’air et d’associer le meilleur des acquis du passé aux promesses de l’avenir. Nous aurons pour cela autant besoin de conserver un horizon que de nourrir l’ envie de le dépasser. Les moyens humains et techniques dont nous disposons nous aideront à relever ce défi. Nous aurons pour cela besoin de toutes les forces positives, non pour s’opposer mais pour construire l’aviation de demain qui sera une fois encore soyons en certains, l’une des grandes fiertés de notre siècle.

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