Plaidons ensemble pour une écologie alliée
Qui peut aujourd’hui se passer de l’écologie? Sans avoir la prétention de mettre tout le monde d’accord sur les constats, ni d’adhérer de manière systématique aux postures alarmistes ou catastrophistes, nous pouvons sans problème accepter l’idée que l’écologie est un fait qui nous concerne tous.
Dès lors on ne voit pas pourquoi notre aviation voudrait échapper à cette règle. Quiconque daignera s’intéresser à la question avec un minimum de sérieux et d’honnêteté, constatera d’ailleurs que cela n’est de toute façon pas dans ses intentions.
Qui porte vraiment l’écologie aujourd’hui au point de pouvoir prétendre être “dépositaire” de ce qu’elle est vraiment? Il y a bien sur les grands groupes de sachants comme le GIEC, incontournables. Il y a les pensants (ou ceux à qui l’on donne à penser) c’est le cas de la Convention Citoyenne pour le Climat, il y a les activistes de Greenpeace ou de la nébuleuse verte capable d’essaimer aussi surement qu’un pissenlit en plein vent. Les partis politiques, EELV en tête, et leurs ministres. Chacun est bien sûr convaincu de faire de l’écologie pour ne pas dire de faire l’Écologie.
Or chacun animé de l’intention qui lui est propre en fait à sa manière. Avec plus ou moins d’idées, de virulence et en se contentant trop souvent d’imposer la propre idée qu’il se fait de l’écologie aux autres sans curieusement toujours nécessairement se l’appliquer à lui même. Des grandes déclarations internationales envoyées depuis des colloques lointains aux sympathiques ou antipathiques gesticulations plus ou moins légales plus proches de nous, qui au final peut se targuer sans fausse modestie d’incarner la bonne écologie? Une écologie juste, comprise, viable, acceptable.
C’est bien là le dilemme. Qui fait de la bonne écologie? Ou plutôt comment faire de la bonne écologie?
Le secteur aérien n’a certes pas le profil du bon élève. Sans qu’on sache trop pourquoi la perception qu’on a de son impact sur l’environnement est, comme l’a démontré récemment l’étude de la Chaire Pégase, en total décalage avec la réalité. Malgré tout l’aviation dans son ensemble est sans doute de la classe, l’élève qui fait le plus d’efforts en conscience des enjeux qui s’imposent elle. Constructeurs, compagnies, aéroports tous ont engagé un processus vertueux depuis plusieurs années déjà. Mais le délit de “sale gueule” a la vie dure.
Tout se passe comme si, on déniait d’emblée à l’aérien le droit de pratiquer l’écologie dans les domaines qui la concernent, comme si cette écologie là ne comptait pas ou ne pouvait être qu’inutile. Pire invisible. L’aérien ne serait donc jamais vert… sinon comme l’affirment certains moribond ou mort.
Nous avons pourtant autant besoin d’écologie que d’aérien. L’un sans l’autre n’aurait aucun sens. Ce n’est pas en clouant l’Homme au sol ni en le privant de voyages vers ses semblables que l’on fait de l’écologie, mais en lui donnant les moyens de concilier les deux. Le salut ne peut dès lors venir que d’une alliance sincère gage d’un respect mutuel. Plaidons haut et fort pour une Écologie alliée à l’Aviation mais plaidons tout autant pour une Aviation alliée à l’Écologie.
Voilà la dialectique indispensable pour un développement positif, harmonieux et gagnant-gagnant dont nous serons assurément tous bénéficiaires pour les siècles à venir.