"L’aviation est la preuve que si on nous en donne la volonté, nous avons la capacité de réaliser l’impossible" Eddie Rickenbacker

Aérien : La nouvelle ère des hérétiques?

Aérien : La nouvelle ère des hérétiques?

By on Août 2, 2022

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L’aéroport de Nice est décidemment coutumier des embrouilles sur fond d’écologie. Après la mise au pilori d’un vol test à l’huile de friture il y a quelques semaines, c’est cette fois un pilote Air France qui fait les frais de l’ire journalistique sur fond de cause climatique. Sa faute? Avoir donné la consommation par passager à l’arrivée du vol depuis Paris et osé faire allusion aux attaques exagératives dont le transport aérien est régulièrement victime.

24 litres par passagers. Voyez c’est ça le transport aérien et ça n’a rien à voir avec toutes ces croyances folles que voudraient nous imposer les ‘milices vertes’

Il n’en fallait pas plus pour énerver la plume militante d’une journaliste (présente dans l’avion?) supposée donner dans l’information et non voler au secours de la frange visée. Mais voyons en détail.

24 litres pour 800km, c’est bien mais on n’applaudit pas

Nous traitions dans un précédent article de ce petit miracle qu’est la consommation aujourd’hui. Sans risquer la lourdeur de style, on peut à minima reconnaître que cette prouesse mériterait d’être soulignée tant elle éloigne le spectre d’une consommation démesurée tant apprécié des détracteurs de l’avion. 24 litres pour 800 kilomètre cela ne fait jamais que 3 litres au cent dans un avion encore peu performant ( les tout derniers modèles descendent en dessous de 2 litres!). Frôle t-on l’hérésie à le faire remarquer? Pas encore à en croire l’article mais la suite allait bien aider.

Passe encore qu’un pilote annonce la couleur, mais renvoyer l’ascenseur c’en est trop. On s’accordera à dire que la sortie est maladroite. ‘Milice verte’, le terme est fort et ne figure probablement pas dans le carnet des annonces commerciales Air France. Il ne figure pas non plus dans les procédures même si on sait, depuis quelques mois, que la rencontre entre un avion Air France et une troupe d’écolos allumés n’a plus rien d’improbable. Souvenez vous, c’était à CDG

On ne parle pas de l’avion en termes positifs

L’orientation actuelle fait la part belle à la lutte contre le réchauffement climatique. Elle impose aussi qu’on bannisse toutes référence trop appuyée aux progrès du secteur aéronautique. Comme me disait un journaliste recadré par sa direction pour avoir couvert trop favorablement un fait dans lequel l’aviation été attaquée ” quand tu parles d’avion soit tu critiques, soit t’es neutre”.

C’est sans doute aussi pour édulcorer des chiffres qui auraient pu paraître trop favorables que la journaliste préfère basculer sur le CO2 dans une explication tordue selon laquelle on ne pourrait pas comparer consommation et pollution d’un avion et d’une voiture au motif que le type de carburant est différent.

Un florilège de clichés anti-aérien

Basculant ensuite dans un militantisme journalistique à peine voilé, l’article parvient à placer une grande partie des lieux communs utilisés contre l’avion par ses détracteurs. Sans oublier de faire la pub du train dont les émissions sur le même trajet seraient 130 fois plus faibles. Un niveau que nous avons déjà contesté chiffres à l’appui et qui contredit magistralement d’autres évaluations (de 45 à 1500 fois plus). Rien de sérieux en somme.

Puis viennent Flygskam, objectifs CO2 intenables et larmes de crocodiles de François Gemenne, climatologue du GIEC (et homme politique) connu pour ses positions écologistes radicales. Ce dernier dénonce les propos du pilote dans lesquels il voit un risque de propagation de l’anti-écologisme. Là, c’est carrément l’hôpital qui se fout de la charité!

Passagers de l’aérien malgré eux

La palme de la mauvaise foi vient assurément de ce dernier propos considérant que la pique verbale de l’ audacieux pilote aurait pu blesser des passagers eux même puisque certains d’entre eux, soucieux de leur empreinte carbone, auraient pu prendre l’avion… malgré eux. On peut ici affirmer qu’à travers des explications comme celle-ci, l’avion fait encore rêver.

C’est six heures en train. Peut-être que certains auraient préféré prendre le train, mais n’ont pas pu, à cause d’impératifs ou des prix. Alors se faire traiter de milice verte…

Air France pas rancunière envers les peintres écolos

Reste que la compagnie, impliquée dans une transition pourtant remarquable (SAF, changement de flotte et de pratique etc) se retrouve une nouvelle fois au cœur de cette lutte inégale. Elle s’est sentie obligée de condamner les propos de son pilote (mais avait-elle le choix?) qui selon elle “ne reflètent pas l’engagement de la compagnie et de ses personnels en matière de développement durable”.

Difficile pourtant d’être plus explicite sur ses efforts mais ce n’est qu’une question de point de vue sans doute.

https://www.nicematin.com/environnement/a-la-fin-du-vol-paris-nice-le-pilote-air-france-derape-au-micro-et-s-en-prend-aux-croyances-des-milices-vertes-sur-la-consommation-des-avions-784401?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1XwOeKWo-rGTtUnnb_7_iMIKOLv5MtJByFwlmABahrUJGiUW1_qIJVWIE#Echobox=1659173004

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