"L’aviation est la preuve que si on nous en donne la volonté, nous avons la capacité de réaliser l’impossible" Eddie Rickenbacker

Aéroport de Nice : de la friture sur la ligne

Aéroport de Nice : de la friture sur la ligne

By on Avr 6, 2022

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Manisfestement, toutes les occasions sont bonnes pour nos amis écologistes lorsqu’il s’agit de dégommer ouvertement le transport aérien.

Dans un article relatant les dernières actualités de la plateforme niçoise, le journal Actu Nice ouvre ses colonnes au Collectif citoyen 06 . Y sont rapportés quelques faits marquants de l’activité de l’aéroport Azuréen. La réouverture du terminal 1 d’abord mais surtout la venue le 29 mars d’un Airbus A380 expérimental, dont un moteur était alimenté par 100% de carburant durable. Plus connu sous le nom de SAF (Sustainable Aviation Fuel) ce carburant est ici traduit journalistiquement par “huile de cuisson”… Un raccourci, qui sans être faux, traduit tout de même un certain mépris des efforts consentis par l’industrie aéronautique.

L’étrange paradoxe de la durabilité

Si le combat des écologistes contre l’aérien était auparavant frontal, il est aujourd’hui plus subtil. La durabilité est passée par là. C’est donc au cœur de ce concept que se livre un nouveau combat d’ idées. Bien que ces dernières soient supposées faire avancer nos pratiques vers un monde moins carboné, certaines d’entre elles émanant des défenseurs supposés être les plus férus de la durabilité, semblent pour le moins bien arrêtées.

Durabilité : Défini comme quelque chose qui peut être alimenté de façon continue et répétée d’une manière compatible avec les objectifs économiques, sociaux et environnementaux, et qui conserve un équilibre écologique en évitant l’épuisement des ressources naturelles

IATA

Que sont les SAF?

Les écologistes sous entendent ici fort maladroitement une action de “green washing” visant clairement à décrédibiliser les efforts d’Airbus. Sans doute faut il leur rappeler ce que sont les SAF au delà de l’image simpliste qu’ils véhiculent à travers l’huile de friture.

Contrairement aux idées reçues, les SAF ne sont pas issues exclusivement d’huiles de cuisson. Ils peuvent être produits à partir de matières biologiques d’origine végétale ou animale rendues à l’état de… déchets. L’industrie aéronautique en quête de durabilité valorise donc ces matières destinées à la destruction en leur offrant une nouvelle utilité.

Il ne s’agit en aucun cas de matières premières produites pour être transformées en carburants et encore moins d’aliments détournés. On parle bien ici de recyclage.

On s’étonnera alors de l’argument opposé par les écologistes qui reprochent aux plus riches (en confondant au passage quelques chiffres), d’enlever l’huile de la bouche de ceux qui ont faim.

Faut il être à ce point dans l’aveuglement d’une idéologie pour utiliser un tel argument qui laisse clairement à penser qu’on pourrait nourrir des gens avec de l’huile de friture périmée ou des matières précisément devenues impropres à la consommation humaine?

SAF : trajectoires, avantages et limites

Depuis le 1er janvier 2022, le carburant aviation (JET A1) est réglementairement tenu de faire entrer dans sa composition 1% de SAF. Un pourcentage appelé à passer à 2% en 2025 et 5% en 2030. La Commission Européenne pour sa part, prévoit dans le cadre de son pack pour le climat (Fit for 55) une augmentation graduelle jusqu’à 63% à l’horizon 2050.

Du côté des motorisations, les normes actuelles permettent d’ores et déjà l’utilisation d’un mélange à 50% de biofuel, ce qui est très optimiste par rapport aux capacités de la filière de production.

Pour permettre des gains substantiels de l’ordre de 80% sur les émissions de gaz à effet de serre, les efforts de développement de la part des constructeurs et motoristes devraient bénéficier d’ un soutien sans faille.

Il ne s’agit pas pour autant de faire abstraction des limites de l’exercice. Sachant que le secteur Aérien a consommé 360 milliards de litres de carburant en 2019, il est clair que notre consommation de frites ne suffira pas à satisfaire les besoins pour tous les voyages de la planète. Les SAF auront leur place dans le schéma énergétique de l’aviation du futur. Probablement seront ils dédiés aux vols long courriers sachant que l’H2 correspondra plus certainement aux courts et moyens courriers et que l’électrique (batteries) sera techniquement restreint aux petits porteurs.

Quoi qu’il en soit, les écologistes nous démontrent une fois de plus qu’ils entendent bien accommoder la durabilité à leur sauce. Une sauce qui, si elle peut éventuellement accompagner les frites, n’entend toujours pas se marier avec les avions.

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