Carburants : L’ aviation seule exclue du dispositif d’aide gouvernemental!
Le décret n°2022-423 du 25 mars 2022 est venu confirmer l’annonce du Premier ministre selon laquelle une aide exceptionnelle viendrait aider les français pour leurs achats de carburants le 1er Avril. Une mesure bienvenue alors que les prix de ces derniers battent des records ces derniers jours.
Il est prévu que cette aide généreuse de 15 centimes, d’un gouvernement dont les caisses se remplissent mécaniquement au fil des hausses de taxes engendrées par les tensions internationales, s’applique à tous les carburants sans distinction de secteur d’activité ni d’usage, personnel ou professionnel notamment. Tous sauf un.
L’exception figure en bonne place dès la première ligne du texte du décret. C’est bien le carburant aviation qui est exclu du dispositif. Une exception notable qui place de fait l’ensemble des activités aériennes au ban de notre société. Pour qui? Pourquoi? L’étrange ostracisation interroge.
Selon nos informations, la subtilité aurait son origine du côté du ministère de la transition écologique. Il est vrai qu’en soutenant le pouvoir d’achat des Français en même temps que l’achat d’un produit dont il souhaite réduire la consommation (la fin des moteurs thermiques est annoncée pour 2040), le gouvernement joue un peu à l’équilibriste. En soufflant le show et le froid, le gouvernement cherche sans doute à détendre le public… à trois semaines de l’élection présidentielle.
L’avion, l’exception qui ménage la chèvre et le choux?
Sans doute faut-il revenir quelques mois en arrière pour tenter de mieux comprendre. Souvenez- vous de la Convention Citoyenne pour le Climat et de la Loi Climat résilience qui en fut le fruit. Beaucoup de mesures furent alors proposées (149 exactement) alors que très peu ont été inscrite au final dans le texte de la loi.
Le carburant aviation (de loisir il est vrai) était déjà la cible privilégiée destinée à sauver la mise au gouvernement qui laissait alors filer l’opportunité d’appliquer des mesures autrement plus significatives et impactantes pour la préservation du climat. D’ailleurs 26 centimes du prix actuel sont directement issus de l’augmentation de TICPE votée en Août 2021!
Il faut alors être naïf pour ne pas penser que l’aviation est une nouvelle fois sacrifiée dans le but de faire passer une pilule un peu trop amère pour la ministre Pompili.
Une erreur stratégique
Si le sacrifice imposé à l’aviation vise à expier à nouveau de plus grands errements écologiques (Quid de la construction d’un nouveau terminal pour augmenter l’importation par bateau du gaz de schiste américain?), c’est là une erreur stratégique et morale. Pourquoi?
- Le secteur aéronautique est un de ceux qui font le plus d’efforts pour décarboner leurs activités. Le voilà récompensé!
- Ses émissions représentent moins de 3% des émissions totales de GES (contre 23% pour le transport routier)
- Exclure l’aviation revient à nier son utilité sociale et à pénaliser la France dans un secteur où la concurrence est mondiale
- Il n’existe pas aujourd’hui d’alternatives convaincantes aux carburants actuels. cf la position du Président de la FFA Pénaliser le seul moyen de voler efficacement revient à hypothéquer l’avenir du marché des technologies en cours de développement.
Adoptons une position commune pour dire stop au matraquage incessant de l’aérien
Le décret du 23 Mars est la preuve flagrante d’une volonté délibérée de nuire au activités du secteur aéronautique. Encore une fois, l’aérien est une cible facile pour faire de l’écologie “à bon compte”. Face au cumul de difficultés que les acteurs de l’aéronautique traversent, cela n’est plus acceptable. Nous ne nous résoudrons pas à devoir subir ce qui s’apparente à une pure stigmatisation de la part du gouvernement sans réagir. La survie d’une grande part de l’aviation Française en dépend.