Du bon usage de la CCC
Tout le monde connait désormais la fameuse Convention Citoyenne pour le Climat. Sortie du chapeau présidentiel en réponse aux gilets jaunes qui s’attendaient sans doute à autre chose, la voilà propulsée sur le devant de la scène avec 150 de ses idées.
Présidée par Madame Tubiana, une militante de gauche passée par la LCR (une erreur de jeunesse?) et garantie par Cyril Dion un réalisateur aussi de gauche et fervent écologiste, cette convention ad hoc s’est un peu vite auto-proclamée capitaine du navire France en matière de transition écologique oubliant qu’elle n’en était que le mousse.
Elle aura rappelé récemment à Emmanuel Macron, non sans une certaine forme d’arrogance, son engagement à tenir le cap qu’il a pris sans doute de manière un peu hâtive. Cela alors que certaines de ses propositions semblaient perdre de leur écume en abordant les bancs de l’assemblée.
Le président a donc jugé bon de recadrer un peu les choses dans un exercice d’équilibriste dont il a le secret. Après avoir rappelé il y a quelques jours que les propositions de la CCC n’étaient pas un texte “saint” (ndlr Bible ou Coran) c’est face à la Convention qu’il a défendu la chèvre et le chou tout en faisant manger à celle-ci un bout de son chapeau.
Rappelant que les institutions exigeaient un travail parlementaire incluant discussions et vote des 2 chambres, le président a habilement renvoyé la Convention à sa juste place sans toutefois renier complétement son engagement du “sans filtre”. Comme quoi ça aide parfois de savoir jouer habillement avec les mots.
On peut se réjouir de ce petit revirement ou de cette prise de conscience que M.Macron opère pour ne pas se retrouver acculé dans son propre jeu. Toutefois même s’il a tempéré les ardeurs du groupe dont M.Dion avait indiqué dans la semaine quelles avaient déjà été édulcorées par la CCC elle même, (ce qui laisse imaginer ce qu’elles auraient pu être!) il n’en reste pas moins que la discussion de ces propositions est toujours d’actualité. Certaines mesures seront donc applicables dans le cadre de la loi de finances 2021 et c’est bien à la fin qu’on comptera les perdants.
Notre mobilisation doit donc rester entière y compris sur le débat que ne manquera pas d’animer la possible entrée par voie référendaire de la protection du climat dans notre constitution. Une question qui pourrait avoir des répercussions importantes pour l’avenir des activités aériennes, entre autres.