L’écologie indigeste
Le pseudo romantisme de l’action écologique coup de poing s’est une nouvelle fois illustré dans ce qu’il a de plus pathétique lors du salon d’aviation générale France Air Expo 2022. Réunis sur l’aérodrome de Lyon-Bron cette fin de semaine pour partager les nouveautés et les avancées du secteur, professionnels et passionnés d’aéronautique ont été rejoints par quelques visiteurs mal intentionnés.
Ainsi, une poignée d’activistes de l’écologie extrême a encore cru bon de dénoncer à leur manière la responsabilité du secteur dans le changement climatique. Ils ont alors déployé une banderole et maculé un PC12 présent en statique d’un liquide noirâtre. L’ appareil ciblé ici illustrait probablement à merveille leur double aversion à l’égard de l’aérien mais aussi du capitalisme dont les vols d’affaires sont à leurs yeux complices.
Un mode d’action récurent
Le problème concomitant à de tels actes ne réside pas nécessairement dans les conséquences matérielles fort heureusement bénignes qui en découlent mais bien dans leur répétition qui devient inquiétante.
Si, comme pour le Boeing 777 d’Air France entaché de vert il y a quelques mois, les fautifs ont été interpelés et confiés aux bons soins de la justice, on suivra avec intérêt le verdict lorsque celle-ci aura de nouveau à juger les auteurs de tels actes. La grande clémence dont elle fait preuve jusqu’ici à leur égard dévoile que certains juges “dans l’air du temps” peuvent considérer ces actions, en dépit de leur caractère délictuel, comme un mal nécessaire dans une lutte idéologique (commune?) pour “sauver le climat”.
La tendance de la justice
L’actualité récente nous a d’ailleurs fourni un cas d’école intéressant. Un procureur qui avait eu à traiter du cas d’activistes anti-avions s’étant introduit le plus illégalement du monde sur le tarmac de l’aéroport de Bordeaux en Octobre 2020 voyait dans l’action illégale “une cause noble”. Tout un programme… assorti au final d’une amende de 400€ dont le caractère symbolique (dans quel sens?) a été accentué par un sursis simple.
Laisser faire? jusqu’à quand?
Dès lors, qui saura freiner ou mettre le hola à ces agissements dont la limite flirte avec une forme de terrorisme “soft”? Les meilleurs plaisanteries devant avoir une fin, on ne pourra pas supporter éternellement que la France, dont il convient peut être encore de rappeler qu’elle est une des premières puissances industrielles aéronautiques au Monde, tolère implicitement cette forme d’happening écolo de fort mauvais goût.
Il faudra bien un jour que les autorités se décident à faire le choix entre la fierté de posséder une filière aéronautique nationale compétitive et engagée pour préparer durablement son avenir, ou la honte partagée sur fond de psychose climatique.