Voilà une sortie qui ne manquera pas de marquer la relation entre la pensée politique écologiste et le secteur aéronautique. Son auteure n’est autre que la maire de la ville de Poitiers, Léonore Moncond’huy qui, suivant sans doutes les pas de Charles Martel, a décidé d’inscrire sa cité dans l’Histoire de notre Pays en y marquant un nouvel arrêt. Avec elle, c’est l’aérien qui ne passe plus à Poitiers!

“Vous ne vous rendez pas compte aujourd’hui des rêves dont on doit préserver les enfants. L’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfants”

Nous avions pressenti un blocage lorsque, la semaine dernière, un journal local annonçait par l’entremise de son jeune adjoint aux sports que la ville ne soutiendrait plus les activités de l’aéroclub (500 membres). Elle justifiait alors cette décision par le fait que les sports mécaniques favoriseraient le réchauffement climatique et que naturellement l’aéroclub ne pouvait y échapper. Une mesure à l’emporte pièce qui fait fi des sections Vol à voile et aéromodélisme que la proximité avec le vol à moteur condamne de facto à un peu plus d’austérité. C’est regrettable.

Des justifications douteuses

On pourra laisser de côté la justification financière douteuse également rapportée dans la presse. En effet la ville a semble t’il, dans sa méconnaissance totale des coûts de fonctionnement d’un aéroclub, estimé que les comptes de l’association étaient grassement garnis. C’eut sans doute été trop espérer que d’avoir une approche plus fine de la question ne serait ce que par l’instauration d’un dialogue permettant une meilleure appréciation du contexte. Mais il y a il est vrai des terrains qui ne sont pas fréquentables pour les élus verts.

On regrettera plus assurément le manque d’équité manifeste. Pourquoi un jeune qui choisit une activité aérienne devrait il être moins soutenu qu’un autre qui prèfère le tennis ou le football? On a bien un e petite idée là-dessus.

Une dérive inacceptable

Mais le clou de cette histoire est quand même la mise au jour de la pensée profonde de l’édile écologiste. Une pensée dont il faut s’inquiéter tant elle devient intrusive. Attaquant à la volée l’aérien et l’association rêves de Gosses dont l’objectif est de permettre à des enfants de s’évader de leur quotidien hospitalier, Mme Moncond’huy déclare cyniquement que “mettre dans la même phrase rêves d’enfants et le fait de sauver des clubs aériens à quelque chose d’indécent”.

Pour appuyer son propos, elle poursuit en affirmant ouvertement que “l’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants”. Nous voilà prévenus sur les intentions intimes de ceux dont on aurait pu penser qu’ils voulaient juste adapter les activités aéronautiques aux exigences climatiques. Le projet va en fait bien plus loin. Quand aux moyens pour y arriver, ils ne se limiteront pas à quelques taxes avec lesquelles nous aurions pu, bon gré mal gré, nous accommoder. L’embrigadement devra passer par le contrôle des esprits.

Faudra t’il dans une logique de cancel culture interdire Le petit Prince de Saint-Ex et envoyer Jonathan le goéland aux oubliettes? Une chose est sûre, les défenseurs de du secteur aérien et des valeurs de liberté qu’il représentent doivent se réveiller sans plus attendre pour s’opposer à cette dictature verte qui sournoisement se met en place. Avant qu’il ne soit trop tard.