"L’aviation est la preuve que si on nous en donne la volonté, nous avons la capacité de réaliser l’impossible" Eddie Rickenbacker

Aux manettes de l’aviation durable

Aux manettes de l’aviation durable

By on Fév 13, 2022

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Jean-Baptiste Djebbari peut sans doute s’enorgueillir d’avoir réussi son coup lors du dernier sommet de l’aviation civile à Toulouse.

Outre le fait d’avoir fait co-signer dans la ville emblématique de l’Aviation une déclaration commune, de principe certes, à 42 pays et à de nombreux acteurs emblématiques du secteur, il impose la France comme un moteur majeur des efforts conduits et à conduire par le Monde aéronautique.

Avec réalisme, il a désigné les forces constructives faisant de nous de nouveaux pionniers, mais aussi pointé du doigt les défaitistes, ces “esprits tristes” pour reprendre ses mots, plus aptes a conduire des procès d’intention qu’à reconnaître ou supporter l’innovation et le progrès portés par nos champions.

Les propos du ministre des transports

“C’est historique : aujourd’hui, à l’initiative de la France, plus de quarante Etats, des dizaines d’entreprises et représentants des salariés du secteur vont ensemble s’engager à décarboner le transport aérien d’ici à 2050. « Pas assez nombreux », « pas assez rapide », « pas assez ambitieux », rétorqueront les esprits tristes pour lesquels il n’est de plus grand mal que l’avion. Ils en ont fait un bouc-émissaire, et de la décroissance le remède à tous leurs maux.

Contre leur écologie de la privation, nous incarnons l’écologie de l’innovation. Contre leur esprit de défaite, nous incarnons l’esprit de conquête. C’est cet esprit de conquête qui nous a permis de rallier à notre cause, un à un, tous les Etats membres de l’Union européenne, et même d’autres, comme les Etats-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni. Et c’est armés de cet esprit de conquête que nous irons convaincre le reste du monde.

Parce que nous sommes une grande puissance aéronautique, parce que nous sommes le berceau de champions mondiaux comme Airbus, Thales et Safran, et de start-up prometteuses comme Aura Aero, Elixir Aircraft ou Ascendance Flight Technologies, nous avons cette chance inouïe de pouvoir changer le cours des choses, pas seulement pour la France, mais aussi pour la planète tout entière.

R&D et souveraineté

Nous avons le pouvoir d’inventer l’avion bas-carbone. Et nous nous donnons les moyens de nos ambitions : avec le plan de relance et France 2030, l’Etat investit près de trois milliards d’euros. Pour en faire une réalité, nous devons optimiser les trajectoires aériennes, minimiser la consommation des aéronefs, et remplacer progressivement le kérosène par des alternatives non-fossiles. C’est crucial pour le climat comme pour notre souveraineté.

Les carburants d’aviation durable font partie de la solution. Biocarburants aéronautiques de seconde génération à base d’huiles usagées, de déchets ou encore de résidus forestiers, carburants synthétiques durables : ils sont là, à notre portée, peuvent être incorporés jusqu’à 50 % avec les moteurs actuels, et permettent de réduire nos émissions dès à présent. Nous investissons pour qu’émerge une filière industrielle sur le territoire européen.

Seulement, quand plus de 99 % des émissions de CO2 mondiales sont produites hors de France et quand les vols internationaux sont à l’origine de 80 % de celles du transport aérien en France, nous ne pouvons pas nous contenter de travailler notre pré carré. Il faut agir à l’échelle de l’Europe, d’abord. La France soutient l’adoption d’un mandat d’incorporation de carburants aéronautiques durables dans les aéroports européens, comme le propose la Commission européenne.

L’Esprit pionnier

 Sur ce sujet, soyons ambitieux mais pas naïfs. Nous serons vigilants à établir une concurrence équitable. Car l’objectif n’est pas de délocaliser la pollution, mais bien de la réduire. Et la transition écologique ne saurait se faire au détriment des compagnies et hubs européens. A nous d’y veiller. L’urgence climatique suppose aussi une action internationale résolue. L’Europe montre la voie — et c’est tant mieux —, mais les gaz à effet de serre ne s’arrêteront pas à nos frontières. C’est dans le cadre de l’Organisation de l’aviation civile internationale que nous devons agir. Son assemblée triennale se réunira à partir de septembre. Nous y défendrons la nécessaire neutralité carbone du transport aérien d’ici à 2050.

« Nous », ce sont les 44 Etats membres de la Conférence européenne de l’aviation civile mais aussi les Etats-Unis et le Canada, des organisations syndicales comme l’European transport workers federation et l’European cockpit association, des grands groupes tels qu’Airbus, Boeing, Safran, Thales, Total, Shell, Neste, Air France-KLM, Easyjet ou Vinci Airports, pour ne citer qu’eux.

Aujourd’hui, au Sommet de l’aviation de Toulouse, nous nous unirons autour de cette ambition de décarbonation. A l’OACI, nous la porterons d’une seule voix, forte et assurée. Ce n’est qu’une première étape donc, mais une première étape de taille. Et c’est la France qui, par esprit précurseur et pionnier, par esprit de responsabilité, par pragmatisme et volontarisme, a pris les devants pour obtenir ces engagements inédits.

Assurément, c’est un grand jour pour l’avion vert.”

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