"L’aviation est la preuve que si on nous en donne la volonté, nous avons la capacité de réaliser l’impossible" Eddie Rickenbacker

Le climat rentre à l’ENAC

Le climat rentre à l’ENAC

By on Oct 11, 2022

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La rentrée 2022 à  l’Ecole Nationale  de l’Aviation Civile sera marquée par une plus grande sensibilisation des élèves, tous cursus confondus, à la “question climatique”. Cette première semaine dite « rentrée climat » est en effet  consacrée à la tenue de  divers ateliers supposés éveiller la fibre écologique et durable des futurs diplômés.

Le béaba de l’étudiant

Avec  l’atelier Fresque du climat d’abord.  Un  incontournable pour de  nombreuses écoles ou administrations à l’instar de celui qui a été proposé il y a quelques jours au Ministère des transports.  Présenté de manière à faciliter la compréhension des liens entre nos actions et leurs conséquences sur réchauffement climatique, la généralisation de cette activité engagée pour la défense du climat n’est pas sans rappeler en matière de foi climatique ce que le bénédicité est à la foi Chrétienne.  Il faut noter que l’atelier proposé par l’association éponyme est dirigé par un certain Cédric Ringenbach, qui n’est autre que l’ex directeur du Shift Project, un think tank influent et très critique à l’égard du transport aérien. Sans renier l’intérêt d’aborder les questions qui traversent notre société et dont l’aérien ne saurait plus que quiconque s’exonérer, une telle entrée en matière a de quoi surprendre un peu au regard des ateliers choisis.

Quelles influences?

La récente intégration de l’ENAC au groupe ISAE dont l’école toulousaine Sup Aéro fait également partie a peut être facilité  une “imprégnation” déjà  bien présente chez Supaéro et promue par les AERO décarbos. Un groupe d’ étudiants ou d’alumni se réclamant du sérail aéronautique pour l’étiquette mais bien souvent partis travailler ailleurs (dans l’IT notamment) à l’image de son président. Aéro décarbo est également proche du Shift Project dont il cosigne les rapports. Si celui de  mars 2021, intitulé  “Pouvoir voler en 2050” recèle  quelques partis-pris et inexactitudes, il n’en conclu pas moins que la seule solution pour tenir les objectifs de décarbonation du secteur réside dans sa propre décroissance.

Un impact incertain

L’approche d’un enjeu majeur de notre époque est fort louable venant de la part de  l’école nationale destinée à former l’élite des professionnels de l’aéronautique de demain. Il reste toutefois à savoir si ce préliminaire climatique sera de nature à encourager les jeunes élèves motivés par la conquête du ciel, (futurs pilotes, contrôleurs aérien, ingénieurs et techniciens)  à trouver des solutions, ou au contraire, à les conduire vers une quête de décroissance, comme ce fut le cas pour certains de leur prédécesseurs plus enclin à rédiger des rapports à charge contre l’aviation qu’à tenter de faire voler des avions propres.

Si l’atelier Fresque du climat, complété par une fresque sœur sur l’aéronautique peut être l’occasion d’un débat avec les élèves,  comme l’annonce le directeur de l’ENAC Olivier Chanssou,  il reste à savoir quel accueil une approche critique ou plus nuancée des grandes lignes avancées sera susceptible de recevoir. On sait par expérience que  la latitude laissée au doute ou à l’hermétisme concernant ces questions a vite fait de classifier les esprits un peu trop critiques dans les impies et des climato-sceptiques.

En faire des tonnes

C’est peut-être d’ailleurs le second atelier, dit  « 2 tonnes » qui les refroidira le plus. Une allusion à l’objectif de 2000 kilos annuels de CO2 fixé pour chaque citoyen en  2050 et qui laissera en théorie peu de place à… l’avion. A moins précisément  que l’engagement de chacun pour inventer  une aviation décarbonée , permettre l’ouverture de nouveaux horizons.  

La semaine climatique se doit de conforter les jeunes dans leur choix d’embrasser une carrière aéronautique sans risquer de les enfermer dans une logique culpabilisante déplacée.  Relier les Hommes vaut bien plus que les polémiques visant à faire porter au secteur aérien un poids supérieur au sien dans la responsabilité du dérèglement climatique ou à décourager les plus motivés en leur démontrant par a+b que l’objectif est impossible à atteindre. Du moins sans arrêter de voler.

Ne pas se tromper d’objectif

Les formations  entreprises sont longues, exigeantes et difficiles et la motivation est un facteur essentiel de réussite. La question climatique pour importante qu’elle soit,  doit être dans ce cursus une source de motivation supplémentaire et non un frein. Un message peut être pas si évident à  décrypter dans des contenus didactiques dont la portée peut parfois renfermer une certaine dose d’ambigüité.   C’est pourtant bien sans ambiguïté que les élèves devront se lancer vers la trentaine de spécialités offertes par l’école. Ils contribueront alors à porter  le grand espoir d’améliorer encore le déplacement des Hommes sur notre belle planète.

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